Beau-père // 2e jour

2e jour de calvaire présence de mon hôte. Il devait venir vers 10h à l'appart nous rejoindre, il sonne à 9h59. Je savoure ce matin de vacances où j'ai dû me lever trop tôt pour faire la vaisselle, passer le balais, préparer la bouffe de J. pour le midi...

Mais ce festival de corvées ménagères étaient un pur plaisir avant la journée qui m'attendait. Je vous livre un petit best of des réflexions auxquelles j'ai eu droit aujourd'hui. Tout est parfaitement authentique, je notais tout dans un carnet après m'être enfourné la tête dans le placard de tupperwares pour cacher ma face hilare ! 

- "Je t'ai pas ramené des gants en alpaga du pérou pour J., ça me semblait pas être une bonne idée". Moi, encore naïve, "c'est vrai qu'avec un enfant de 18 mois ils n'auraient pas fait long feu en bon état". Lui, de s'insurger aussitôt, "Mais non! C'est que j'aurai dû payer une paire alors qu'il n'en aurait utilisé qu'un!".... Gros silence estomaqué de ma part, puis quand même je réagis "De toute façon il n'utilisera jamais qu'un seul gant d'une paire et il lui faut quand même protéger sa main du froid. Si bien qu'une paire lui dure 2 fois plus longtemps"

- Lui regardant la bourse sur son Ipad "c'est une catastrophe le CAC", j'aurai dû vendre...blablabla... Mais de toute façon c'est de l'argent dont je n'ai pas besoin". Je préfère garder le silence et continuer à changer la couche pleine de caca puant de mon fils.

D'ailleurs il n'a pas quitté son Ipad de la journée. Même quand il était sensé aider J. à manger.
Je l'ai trimballé dans mon break tout pourri (là je n'ai eu droit à aucun commentaire, ce qui est pire) et j'avais la nausée tellement ça puait son after shave! Même mon bébé avait son odeur ! 
Comble de l'horreur il a plu toute la journée. Pour ce beau-père qui vit sur la côte d'azur, c'était impensable, scandaleux, et il s'en est plaint toute la journée... D'ailleurs il n'a pas voulu laisser son parapluie dégoulinant de flotte sur le pallier parce que tu comprends il coûte 65€ et ne voudrait pas se le faire voler. Y a pas un chat dans l'immeuble et j'habite une ville de 8000 habitants plutôt paisible...
Ce qu'il n'a pas manqué de relever car il n'appercevait aucun gris, "une calamité cette race".... Je vous fais grâce de ses commentaires sur la guerre en Irak.

- Lui "Il ne regarde pas la tv J.?" Moi "Non, il a 18 mois et à part 10 min de Franklin ou Tchoupi tous les 3 jours ça s'arrête là". Lui d'asséner "Il faudra qu'il la regarde quand il commencera à aller à l'école pour qu'il ait l'air moins con auprès des autres gamins".

- Pour meubler la conversation, j'ai beaucoup meublé en cette journée de pluie, je lui raconte que J. n'est entouré que de filles autant chez la nounou qu'avec ses cousines. Lui aussitôt "Va falloir qu'il apprenne rapidement à les mater" joignant le geste à la parole il serre le poing et le tourne fermement. Il ne plaisante pas du tout.

Il m'a rabâché toute la journée combien c'était héroïque de sa part d'entretenir sa fille de 20 ans et de lui payer ses études. Sans lui elle serait caissière. Sa mère (dont il est évidemment séparé), pauvre fainéante, est au RSA et ne paye rien à sa fille, une honte.

Quand j'ose lui expliquer qu'élevant seule mon fils depuis 18 mois, je ressens une fatigue chronique, il me sèche avec son "tu l'as voulu" net et précis.

Mis à part sa misogynie, sa cupidité, son racisme et j'en passe, il est gentil. Il prend ma défense vis à vis de son fils, mon ex, dont je n'ai toujours pas envie d'entendre parler et pour cause! Il m'apprend que ce dernier ne lui racontait effectivement que des mensonges honteux sur mon compte: je ne savais pas cuisiner, il devait faire tous les repas même quand il rentrait harassé du boulot tard; Je serais dans l'incapacité de m'occuper d'un enfant tellement j'étais fainéante et que je resterais à lire pendant que le gosse hurlerait de faim; j'appelais ma mère 2 fois par jour...ETC.
Bref le beau-père, se régalant de mes tomates farcies, était surpris de me voir si bien gérer ma vie et mon enfant toute seule comme une grande sans aide financière de son rejeton.
J'ai failli vomir et m'étrangler,de rage, de stupeur, de dégoût.

Courage, encore une journée à tenir.