La tragédie du doudou à la machine

Hier je récupère mon fils chez la nounou tout amoché. Il s'est ouvert la lèvre en tombant du petit vélo. Il était habillé d'un jogging moche, les vrais beaux vêtements étaient ensanglantés dans un sac, ainsi que doudou! J. me raconte à sa manière le drame : "baboum maman, belo. Doudou tâââche!". La lèvre explosée et le bobo n'avait aucune importance pour lui, tout ce qui comptait c'était doudou constellé de rouge.

Puisqu'un drame n'arrive jamais seul, j'avais justement rendez-vous chez le médecin pour lui faire un rappel de vaccin. Bien que J. pleure davantage quand je lui enlève le sparadrap le soir que lorsque le doc le pique, on avait quand même doudou pour cette épreuve, même dégueu, qu'il brandissait comme un scandale ambulant en expliquant au médecin "doudou tââche".

De retour à la maison, il a bien fallu laver ce pauvre doudou. Moi j'étais sadiquement ravie d'avoir ce prétexte des tâches de sang pour nettoyer ce bout de tissu puant! J'explique à J. l'impérieuse nécessité de mettre doudou à la machine. Résigné, il l'y enfourne de lui-même en disant "au revoir doudou" et je démarre le programme de lavage intensif. Mais dès que la machine s'est mise à tourner, à mousser et faire du bruit, J. s'est mis à pleurer, agrippé au hublot en sanglotant "doudou....". Une véritable tragédie que ce spectacle ....

Doudou raplapla, déchiré et puant est unique puisque c'est sa tante qui lui a cousu. Je ne suis donc pas une de ces mamans prévoyantes qui ont trois un doudou de secours. J'ai bien supplié demandé à ma soeur d'en fabriquer un autre ressemblant, mais "doudou cousin" est tout gonflé et surtout propre donc J. pas dupe, me le balance systématiquement en travers la tronche.
Bref, doudou, le seul, l'unique, l'indispensable, n'était pas sec pour aller dormir... Nouvelle tragédie. Pauvre gosse, assis dans son lit, pleurant à chaudes larmes son doudou englouti par la machine, la lèvre explosée, la cuisse vaccinée.

Rude journée pour mon petit bonhomme.  

Comments

[Sœur-mamanx2]

Oh… pauvre Jo! Je l'imagine le nez qui coule et les yeux rouges à pleurer son doudou… mais quelle joie de le serrer tt propre contre lui, non?!